Des centres-villes déserts

Retail : Les marques devraient réinvestir la province

Après 3 ans de travaux, Hermès rouvre enfin à Lille, un somptueux magasin de 500m2. Si la maison ne prévoit pas de multiplier les ouvertures en province, elle pourrait décider d’agrandir les existants. Un signal positif, car au cours des vingt dernières années, les marques, pas que de luxe, ont concentré leurs efforts sur l’expansion internationale.
Depuis des décennies, la province souffre d’un désengagement progressif des grandes marques. Pour les clients de ces régions, l’expérience d’achat s’est progressivement limitée au web. Or, il ne remplace pas l’expérience humaine d’une boutique physique, essentielle pour renforcer l’attachement à une marque.
Plusieurs facteurs pourraient justifier aujourd’hui une réorientation vers la province. Les marchés asiatiques connaissent une certaine saturation. Des mesures protectionnistes pourraient également voir le jour très prochainement. La désertification des centres-villes, entraînée par de multiples facteurs, n’est pas une fatalité. Les acteurs locaux agissent à présent en faveur du commerce de centre-ville. Le projet Action Cœur de Ville de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires est un bon exemple.
Réinvestir la province ne signifie pas reproduire les modèles du passé. Les marques doivent minimiser les risques financiers tout en s’appuyant sur des réseaux locaux. Un exemple pertinent est le modèle de commission affiliation. En collaborant avec des entrepreneurs locaux, les marques bénéficient de leur expertise, de leurs réseaux, et de leur connaissance approfondie des attentes des consommateurs. Ce modèle permet de limiter les coûts d’ouverture et de gestion des points de vente, les affiliés supportant les travaux, le loyer et les salaires. Les marques conservent le contrôle sur l’image et la politique commerciale, tout en déléguant la gestion opérationnelle quotidienne. 

Sylvain Bronzino, CEO et fondateur du cabinet Alternatives Retail Consulting 

LA QUINTESSENCE

Les points clés de la semaine sur The Good Goods et ses réseaux.

#LUXE - Comment se porte les métiers d’art de la mode 

En France, les métiers d’art pèsent lourd : 68 milliards d’euros et 500 000 emplois. Pyramide des âges, parité de genres, types d’entreprises… Comment se structurent-ils ? Dans la mode spécifiquement, les métiers d’art français reposent encore largement sur un approvisionnement local et, plus surprenant, sur des clients locaux. Quels sont alors les défis auxquels le secteur doit faire face, comment s’y prépare-t-il et quelles sont les opportunités à saisir pour l’avenir ?

#OPEN ED - Comment analyser la tendance underconsumption chez les jeunes ? 

Un souhait s’exprime de plus en plus chez la Génération Z : consommer moins, différemment et de manière plus consciente. Un phénomène qui s’exprime notamment à travers un engouement pour la seconde main et une critique des achats compulsifs sur les réseaux sociaux. Est-on ici face à un véritable changement de paradigme ou s’agit-il plutôt d’une mode, d’un mouvement éphémère ? Marion Perrier et Olivia Caron, fondatrices de CloZ, livrent leur analyse. 

#RÉGLEMENTATION - Le gouvernement élargit la REP à de nouveaux textiles 

Un nouveau décret publié in extremis avant la censure par le gouvernement requiert la mise en place du filière REP complète pour toute une famille de textiles jusqu’ici exclus du dispositif. Cette règle concerne notamment les équipements de protection individuelle, les vêtements de protection, les lingettes et les dispositifs médicaux textiles. Elle entrera en vigueur dès janvier 2025. Une bonne nouvelle qui semble témoigner d’un souhait de généralisation des REP en France.

DEMAIN S’ECRIT (AVEC) LA VEILLE

A lire, à voir, à écouter ailleurs

Apparel Resources - Au Bangladesh, de moins en moins de femmes dans le textile
La part des femmes dans les usines de fabrication textile diminue de 3 % en un an. Elles ne représentent aujourd’hui qu’une légère majorité : 53 % des travailleurs du textile. Le secteur tend vers la parité, mais c’est aussi l’emploi des femmes qui en pâtit. 

Fashion United - En joaillerie, nouvelle promotion pour l’accélérateur Émergence
Cet accélérateur porté par Francéclat vise à accompagner le développement des jeunes marques créatives françaises en horlogerie, bijouterie-joaillerie et arts de la table. L’appel à candidature est ouvert jusqu’au 3 février 2025.

Reuters - Shein et Temu contraintes de suspendre leurs activités au Vietnam
Les affaires ne pourront reprendre pour les marques chinoises qu’une fois qu’elles se seront enregistrées localement au Vietnam. Le pays compte imposer une TVA sur les produits vendus par des plateformes de e-commerce étrangères et mettre fin à toutes exemptions de taxe.

Sourcing Journal - Jeanologia innove pour recycler les eaux usées des usines textile
Jeanologia et ses partenaires dévoilent Life Anhidra, un système sans rejet ni contamination en boucle fermée capable de recycler 95 % des eaux usées dans la fabrication textile. La consommation énergétique est par là même baissée de 15 %. Soutenu par le programme LIFE de l’UE, le projet prévoit d’équiper 100 usines d’ici 5 ans.

LA STARTUP DE LA SEMAINE

ADN Paris

Minimalisme parisien made in Paris. Gommant les frontières entre le féminin et le masculin, entre le classique et le contemporain, ADN Paris redessine les fondations d’une garde-robe moderne, à l’esthétique minimaliste. Lignes épurées et matières d'exception se conjuguent à une confection parisienne, réalisée avec exigence, savoir-faire et une dose d’artisanat, qui donnent à ces pièces tout leur supplément d’âme. La marque vient d’ouvrir son showroom au 4 rue de Braque dans le Marais.

LA PREMIERE DE LA CLASSE ECO

Entouré·e d‘éthique 

Avoir un vestiaire responsable implique aussi de ne pas oublier les accessoires ! Les ceintures pimpent vos tenues mais leur fabrication n’est pas inoffensive pour l’environnement. Voici une sélection de 16 marques qui proposent des ceintures riches en qualité et en style, durables et bien conçues !

ON NOUS A VUS, ON NOUS VERRA

• En congés ! Le média ferme et l’équipe se repose, du 23 décembre eu 5 janvier.

• A une table ronde dédiée à la mode circulaire. 📆Le jeudi 9 janvier de 10h30 à 12h30 au Showroom IKKS Women (1e étage) du siège de Paris Barbette, 💬 animé par Camille Colbus, avec la participation d'Ellie Dahan-Lamort (Fédération de la Mode Circulaire), Victoire Satto (The Good Goods), Léa Gillet (Trace For Good), Blandine Barré (Les Réparables), Aude Viard (Smala), Pauline Jaillant (Les Raccommodeurs).

• A la soirée de présentation du projet Les Imperturbables, sur les perturbateurs endocriniens, le mardi 28 janvier de 18h à 21h au 38 cours Albert Premier à Paris. Jouet, alimentation, cuisine, vêtements, cosmétiques…Toutes les marques sont pertinentes, déjà intéressées sur le sujet ou qui ont la volonté de s’améliorer sur ce sujet. Petites et grandes entreprises bienvenues !

• Du 4 au 31 décembre 2024, la Galerie Ange Basso, située au 22 rue de Seine à Paris, accueille quatre maisons visionnaires – JEM, Mazarin, MysteryJoy, et Vever – qui dévoilent leurs créations uniques dans un écrin contemporain.

AUX ANTIPODES

La découverte hors-secteur, pour penser contre son cerveau.

Imperturbables devant les perturbateurs endocriniens

Sous l’impulsion des laboratoires SVR, plusieurs entreprises engagées, grandes et petites, ont lancé un groupe de travail rassemblant différents acteurs multi-sectoriels pour réduire et limiter l’exposition individuelle et sociétale aux perturbateurs endocriniens, véritable enjeu de santé publique et de société. Les entreprises qui composent ce Collectif ont décidé de s’entourer de docteurs en médecine et docteurs en sciences issu d’instances publiques et privées afin de consolider les compétences scientifiques et les connaissances sur les enjeux sanitaires déjà présentes en internes mais également pour renforcer la crédibilité de la démarche. La raison d'être de ce Collectif est de s'engager à travailler sur ce sujet d'un point de vue de la recherche fondamentale et appliquée tout en intégrant un volet pédagogique à destination des consommateurs et utilisateurs, avec pour objectif de favoriser la collaboration entre entreprises dans des projets scientifiques et partager les résultats au plus grand nombre. Cette collaboration vise à encourager le partage de connaissances et la mise à disposition de travaux pour prendre soin de la santé humaine et environnementale en privilégiant des pratiques qui agissent dans le sens d’une innocuité toxicologique et éco-toxicologique.

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