Qui veut la paix… Ouvre un champ de bataille

Celui-ci s’expose sur les réseaux sociaux depuis 48h : des piles de vêtements usagés jonchent les parkings de centres commerciaux, des espaces publics variés. En colère d’un côté ? Les acteurs du Relais, collecte et tri, qui dénoncent un manque de moyen alloués à leur activité. Mais là où la réponse habituelle eût été de payer pour faire taire l’ESS qui gronde, Refashion décide aujourd’hui de riposter. Le manque de moyens est certain et l’urgence de régler la problématique des déchets textiles n’a jamais été aussi grande. Cependant quand la baignoire déborde, il faut fermer le robinet, pas écoper.
Le problème n’est pas simplement binaire mais systémique :

• Le quasi monopole du Relais depuis des années, les aides perçues et leur devenir

• Un tri qui perd en qualité et en efficacité

• Un torrent de fast et d’ultra fast fashion qui n’ont de valeur ni sur notre territoire, ni exportées 

• Une filière de collecte et de tri historiquement réfractaire à l’industrialisation, qui pourtant crée aussi des emplois et a fait la preuve de son efficacité économique

• Un recyclage français qui manque cruellement de soutiens financiers, amont et aval, pour passer massivement à l’échelle

• Un éco-organisme qui communiquait jusqu’ici très peu sur la gravité de la situation et ses actions, tandis que les marques se demandent où vont leurs éco-contributions.

Durant les semaines à venir, alors que les marques ont été consultées, que les Fédérations travaillent d’arrache-pied sur le sujet et que le gouvernement ré-écrit le cahier des charges de la REP, The Good Goods tentera d’apporter le plus d'informations factuelles et de clarté sur une situation de crise sévère et sans précédent qui, espérons-le, permettra à toutes les parties prenantes, ESS y compris, de construire des filières saines et bénéfiques collectivement.

Victoire Satto, fondatrice The Good Goods

LA QUINTESSENCE

Les points clés de la semaine sur The Good Goods et ses réseaux.

#PROSPECTIVE FLAIR#2

FLAIR offre des décryptages, des études de cas, des conseils pratiques pour aider les marques à naviguer dans le futur de la mode et revient pour une deuxième édition. Nouveaux business modèles, puissance des hybridations, marchés clés en forte évolution à l’international, naviguer entre compétitivité ainsi qu’un grand dossier sur l’intelligence artificielle et l’omniprésence de la technologie sont au programme.

#CIRCULARITÉ  La plaie des cintres et les remèdes

Passer de masques chirurgicaux usagés à ces cintres recyclés et recyclables, en France, c'est possible à l'échelle industrielle. Chaque année, des milliards de cintres, souvent en plastique, sont produits pour l’industrie de la mode. Dans cet article, on explore les alternatives plus circulaires et durables, et les fausses bonnes idées. 

#IA Anticiper la tendance, vendre mieux et gâcher moins

Du bon usage de l'intelligence artificielle : affiner les offres et réduire les invendus. Grâce à l'analyse en temps réel des tendances, des hits de la concurrence et des flops du marché, les algorithmes détectent rapidement les micro-tendances et identifient les dynamiques sous-jacentes, anticipant ainsi les attentes émergentes des consommateur·ices de façon fiable et avec un coup d’avance.Sud express a ainsi réduit de 12% la largeur de sa gamme en une année, avec une meilleure rentabilité et plus d’efficacité opérationnelle.

DEMAIN S’ÉCRIT AVEC LA VEILLE

Médiapart - LVMH : au Bon Marché, de bien mauvaises conditions de travail
Selon l’enquête de Mediapart publiée le 13 juillet 2025 intitulée, des employés du Bon Marché dénoncent un management brutal et une mise en concurrence malsaine orchestrée par la direction, notamment via des réunions quotidiennes comparant les performances. Ils rapportent une pression constante liée à des systèmes de primes très exigeants qui ont engendré conflits internes et recours fréquents à des soins médicaux avec de nombreux cas de risques psychosociaux. En avril 2025, ces témoignages ont conduit à l’ouverture d’une enquête interne tandis que LVMH revendique une gouvernance censée incarner l’excellence et la responsabilité sociale.

Reuters - Prada s’approprie la culture indienne et est frappé par la foudre des réseaux sociaux
Prada a déclenché une vive polémique autour de l’appropriation culturelle, après avoir présenté à Milan des sandales très semblables aux Kolhapuri chappals, un modèle indien traditionnel du XIIᵉ siècle, sans en mentionner l’origine. Sous la pression des artisans indiens et d’autorités comme la Maharashtra Chamber of Commerce, Prada a reconnu officiellement s’être inspiré de ce design. Dans le cadre de ses efforts de réparation, le groupe envisage maintenant une collaboration concrète : échanges avec les fabricants locaux pour lancer une collection « Made in India » de sandales Kolhapuri en édition limitée. 

Kearney - La mode circulaire progresse dans le monde, mais ralentit
Le rapport Circular Fashion Index (CFX) 2025 de Kearney montre une progression continue de la mode circulaire, mais sans véritable envergure : les notes moyennes augmentent, mais l'amélioration ralentit. Seule une poignée de marques (3 à 5 %) ont adopté une mise en œuvre « extensive », la majorité étant encore en phase « modérée ». Les dix premières marques du classement restent globalement les mêmes depuis trois ans, avec seulement deux nouveaux entrants. L’Europe profite d’un cadre réglementaire plus strict (REP, écoconception, primes à la réparation) plus favorable à la circularité. 

L’ANNONCE DE LA SEMAINE SUR THE GOOD JOBS

Alternance Developpement Commercial chez LA VIE EST BELT

LA START-UP DE LA SEMAINE

SMOBYA

Smobya est une start‑up biotechnologique basée à Budapest et fondée en 2020, qui développe une technologie de fermentation pour transformer des sucres simples (et même des déchets alimentaires) en nanocellulose performante. Leur matériau biofabriqué, résistant, léger et sans pétrole, est destiné d’abord à remplacer le cuir animal et le plastique dans les secteurs de la mode et de l’automobile. Avec un procédé scalable, Smobya cible aussi d’autres industries, isolation, cosmétiques, textiles, et ambitionne une production à l’échelle industrielle. Une alternative circulaire et performante aux matières plastiques et animales, réduisant empreinte CO₂, microplastiques et usage des terres.

LE PREMIER DE LA CLASSE ECO

Ocean Recherche

Ocean Recherche est une start‑up française rochelaise qui transforme des déchets marins et de la biomasse invasive (algues, coquilles de crustacés) en matériaux de nouvelle génération : fibres (SeiYarn™), simili‑cuir (SeiShell™) et polymères marins nanostructurés (Sei™). Ces matériaux sont biodégradables, recyclables et performants (résistance, élasticité, coloration par algues), destinés à la mode, au design, à l’automobile, et issus d’une démarche alliant art, technologie et durabilité. Après une phase de R&D (biotechnologie, biomimétisme), la start‑up prépare un lancement industriel avec brevets et échantillons disponibles en ligne.

ON NOUS A VUS, ON NOUS VERRA

• Au Sustainable Leather Forum, le 1er évènement RSE de la filière cuir, le lundi 8 septembre 2025 à la Maison de la Chimie à Paris.

• Pollutec est le salon de référence des professionnels de l’environnement et de l’énergie. Il couvre 11 secteurs, notamment les déchets, l’eau, l’air, la biodiversité, l’énergie et les sols pollués. Cette année, une verticale textile y est inaugurée pour traiter de la circularité, de la REP (responsabilité élargie du producteur) au niveau international, de la valorisation des déchets textiles et de la gestion des polluants toxiques. Rendez-vous du 7 au 10 octobre 2025 à Lyon – Eurexpo.

• Au salon Première Vision Paris, du 16 au 18 septembre 2025 au Parc des Expositions. PV Paris fait battre le cœur de l’innovation et de la technologie. IA, data, digitalisation, circularité, matériaux intelligents, production optimisée… : le salon offre matière à voir et à penser et révèle des leviers de compétitivité concrets et activables.

• Du 23 au 25 septembre 2025, sur le salon Lineapelle qui revient à Fiera Milano Rho. Avec plus de 1 100 stands, l’édition italienne du salon présente les collections automne-hiver 2026/2027 de cuirs, composants, textiles et innovations techniques. Informations et places ici.

AUX ANTIPODES

La découverte hors-secteur, pour penser contre son cerveau.

Last Night a DJ Took a Flight, de l’empreinte carbone des DJs en tournée

Last Night a DJ Took a Flight explore l’empreinte carbone des DJs en tournée et propose des avenirs alternatifs pour l’industrie des musiques électroniques (Clean Scene 2021). Après un battement pendant la pandémie de Covid-19, les DJs ont réinvesti l’espace aérien pour se rendre aux gigs. Des tournées constantes et une industrie non durable. Les chiffres sont clairs : les DJs du top 1000 RA 2019 en tournée ont effectué 51 000 trajets, parcouru 117 000 000 km, consommé 3 200 000 litres de carburant et rejeté 35 000 000 de kg de CO2 dans l’air. Parmi les solutions évoquées : la prise de parole publique des artistes et pros sur leurs engagements écologiques, le booking de DJs locaux pour faire la renommée des clubs avec des résidents talentueux plutôt qu’avec des headliners internationaux, sortir proche de chez soi en tant que clubber ou encore réduire les dates exclusives. 

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