Que vaut B-Corp quand la fast fashion l’obtient ?

La marque Princess Polly vient d’être labellisée. Elle annonce des matières bas impact, des engagements pour protéger une clientèle jeune recrutée sur les réseaux, des déclarations sociales main sur le cœur... Dans les faits ? C’est de la fast fashion.
1ère question qu’on pose : celle des volumes. Une entreprise dont le modèle est linéaire et les prix cassés, dont la rentabilité dépend de grandes quantités, ne peut pas être vertueuse. L’angle mort ? B-Corp n’est pas spécifique à un secteur, ne se penche pas sur les problématiques des textiles ou des volumes (mix carboné des usines de 90% des vêtements ; caractère jetable de l’offre… etc).
2e question : pourquoi la marque cherche-t-elle à l’obtenir ? Nombreuses sont celles qui avancent en totem « Nous sommes B-Corp ». Nespresso en a fait largement usage. Dans la mode, de Jonak à Sézane ou Chloé, difficile de savoir à quel engagement se référer. B-Corp est un référentiel interne plus qu’un outil marketing. Plus la marque en fait son porte étendard, plus c’est suspect.
3e question : l’entreprise peut-elle s’acheter la certification ? B-Corp est attribué à partir d’un score de 80/200. Les objectifs ne sont pas nécessairement difficiles à atteindre, mais la procédure est longue et contraignante, requiert des moyens financiers et humains. Bien qu’il mette en avant son indépendance, le label est payé par les entreprises, avec un montant proportionnel au chiffre d'affaires.
4e question : quelles actions sont prévues face aux impacts ? B-Corp exige par exemple la réalisation d’un bilan carbone. Mais la note dépend de l'acte diagnostic, pas des résultats ni des correctifs prévus.
Alors, la certification est-elle bonne à jeter ? B-Corp devrait servir de boussole aux stratégies de transformation, d'outil de mesure des progrès et des axes d’amélioration. Concernant Princess Polly, nous émettons des réserves. Certaines marques comme Dr. Bronner's ne reconduisent pas leur certification, jugée décrédibilisée.

Victoire Satto, fondatrice de The Good Goods

LA QUINTESSENCE

Les points clés de la semaine sur The Good Goods et ses réseaux.

#DATA - Le guide de la donnée souveraine pour les marques de mode

600 milliards de dollars, c'est la somme perdue par les entreprises en 2021 pour cause de données erronées ou manquantes. Ce qu'ont en commun lululemon, SUPIMA, H&M et Lenzing Group, c'est un remède à cela, et probablement un temps d'avance réglementaire. Ces sociétés ont mis en place pour tout ou partie de leurs produit un système de traçabilité unifié de la donnée, aux côtés de TextileGenesis opéré par le groupe Lectra.

#SALON - Première Vision Paris, après le textile, cap sur l’innovation

Un secteur en crise depuis des années témoigne d'un système qui n'est plus viable. C'est le constat que fait Première Vision Paris qui propose cette année une nouvelle offre tournée vers l'innovation et la technologie. Une mode plus durable est d'abord moins dépensière en ressources, plus agile dans ses productions, plus raisonnées et pertinentes dans ses volumes. Les solutions sourcing et technologiques pour cela existent. Elles seront notamment présentée sur deux espaces d'exposition exceptionnels animés par CLO Virtual Fashion et l'ANDAM. Prenez votre pass gratuit.

#GOUVERNANCE - Les femmes dirigeantes changent-elles la mode ?

"Il y a une double injonction pour les femmes dirigeantes, en partie recrutées pour leurs qualités féminines stéréotypées mais qui ne vont pas forcément dans le sens d’une meilleure performance.” Sandrine Holin. Les femmes dirigeantes dans la mode ont-elles davantage de pouvoir de changement ? En synthèse : plus de valeurs, une énergie double requise pour les mêmes résultats, entre le marteau de la rentabilité et l'enclume de la transformation profonde... mais des leviers puissants qui les différencient, si ce n'est du genre masculin, de méthodes managériales héritées du patriarcat.

DEMAIN S’ÉCRIT AVEC LA VEILLE

The Interline - Les ERP à l’épreuve de la seconde main
Le marché de la mode de seconde main connaît une croissance rapide. L’introduction de « passeports produits numériques », Digital Product Passports, DPP, pourrait doubler la valeur à vie d’un vêtement en facilitant la revente et la réparation, notamment dans le secteur du luxe où la traçabilité et l’authenticité sont essentielles. Cependant, les systèmes technologiques actuels sont conçus pour des modèles linéaires, et pour réussir la transition vers une économie circulaire, les marques devront adopter ces DPP, renforcer leur présence sur le marché de l’occasion et opérer un vrai changement culturel.

The BOF - Quand B-Corp certifie la fast fashion
Princess Polly, marque fast fashion australienne-américaine, a obtenu la certification B Corp avec un score de 86,8, grâce à la démonstration d’initiatives environnementales et sociales telles que l’utilisation de matières à faible impact, une politique d’achats éthiques et un soutien à la parentalité. Cette reconnaissance suscite amène une vive controverse : de nombreuses voix critiquent l’incompatibilité entre un modèle fondé sur la surproduction et les principes de durabilité, remettant en question la rigueur du label B Corp face au greenwashing.

LES ANNONCES D’EMPLOI DE LA SEMAINE SUR THE GOOD JOBS

• Alternance - Assistant·E Communication & Coordination Shooting H/F chez Father&Sons

• CDI - Responsable de magasin chez Elise Chalmin

LA START-UP DE LA SEMAINE

ALPHALYR

Alphalyr est une startup française fondée en 2014 qui propose une plateforme SaaS destinée au pilotage de la performance commerciale des enseignes retail et e‑commerce. Grâce à des solutions modulaires comme Marketing Studio, Retail Studio et Revenue Studio, elle permet de collecter, unifier et analyser en temps réel des données online et offline (ventes, trafic, météo, promotions…), en s’appuyant sur l’IA pour fournir des recommandations actionnables et optimiser KPI et marges.

LE PREMIER DE LA CLASSE ECO

Recycl’Occ Textile

Recycl’Occ Textile qui est un pôle territorial de coopération économique créé en avril  2021 en Occitanie, qui fédère une quarantaine d’acteurs (recycleries, ateliers de couture, écoles, filatures…) autour d'une approche circulaire du textile visant à favoriser le recyclage, le réemploi, l’upcycling et le développement de solutions de vente innovantes (en partenariat avec des industriels comme PETSHKA), tout en sensibilisant les citoyen·nes et les professionnel·nes à la réduction des déchets.

ON NOUS A VUS, ON NOUS VERRA

• Pollutec est le salon de référence des professionnels de l’environnement et de l’énergie. Il couvre 11 secteurs, notamment les déchets, l’eau, l’air, la biodiversité, l’énergie et les sols pollués. Cette année, une verticale textile y est inaugurée pour traiter de la circularité, de la REP (responsabilité élargie du producteur) au niveau international, de la valorisation des déchets textiles et de la gestion des polluants toxiques. Rendez-vous du 7 au 10 octobre 2025 à Lyon – Eurexpo.

• Au salon Première Vision Paris, du 16 au 18 septembre 2025 au Parc des Expositions. PV Paris fait battre le cœur de l’innovation et de la technologie. IA, data, digitalisation, circularité, matériaux intelligents, production optimisée… : le salon offre matière à voir et à penser et révèle des leviers de compétitivité concrets et activables.

• Du 23 au 25 septembre 2025, sur le salon Lineapelle qui revient à Fiera Milano Rho. Avec plus de 1 100 stands, l’édition italienne du salon présente les collections automne-hiver 2026/2027 de cuirs, composants, textiles et innovations techniques. Informations et places ici.

AUX ANTIPODES

La découverte hors-secteur, pour penser contre son cerveau.

Vivez l’avenir

Comment vivre longtemps et en bonne santé ? Peter Attia est un médecin spécialisé dans la longévité et de la santé optimale, alliant médecine, analyse de données et science de la performance pour aider les individus à prolonger non seulement leur espérance de vie, mais aussi leur « espérance de vie en bonne santé », c'est-à-dire les années vécues sans maladie physique ou mentale, socialement entouré·e et heureux·se. Son approche privilégie la prévention proactive par un entraînement physique régulier, une alimentation équilibrée, le sommeil, la santé émotionnelle et un diagnostic médical précoce, plutôt que le traitement réactif des maladies.

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